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Paternage et maternage sont les mamelles de l'enfance !
16 juin 2007

Se tenir prêt

Ce message a été publié une première fois là-bas:
Ce blog étant consacré principalement à ma fille, je le transfert donc ci-dessous...


J'ai la chance d'avoir autour de moi, beaucoup de femmes enceintes, ou de toutes jeunes mamans. Je trouve ça bien agréable car ça me rappelle de bons souvenirs et j'aime bien pouvoir "causer bébés" sans saouler ceux qui n'en n'ont pas (encore ...).
Mais souvent, me viennent en tête des idées bizarres qu'il me semble être la seule à envisager (en tout cas, dans toute  discussion abordant ce sujet).
Il me semble que bien des fois, l'attente et la venue d'un bébé se limitent essentiellement à une dimension très matérielle. Il est vrai que dès que la petite barre apparaît dans la fenêtre du test de grossesse, il faut très vite se mettre en chasse d'un logement convenable (c'est-à-dire comportant une chambre de bébé d'une taille décente et de décoration appropriée), du mobilier qui va avec (lit, commode, table à langer, parc à jouets, le tout bien coordonné bien sûr), de petits vêtements en quantité suffisante, sans parler de la place en crèche (à réserver le plus tôt possible), des accessoires divers (poussette, maxi-cosi, transat, baignoire, porte-baignoire, matelas à langer et j'en passe)...
Tout ceci est monstrueusement consommateur de temps, d'énergie, mobilisant les futurs parents à un degré jamais atteint (sauf éventuellement pour la préparation du mariage si cela a été le cas), et créant malheureusement parfois stress et disputes. Lorsqu'on est très efficace (ou que l'on a déjà tout organisé, prêté, donné), on a "finit les préparatifs" bien avant la fameuse "DPA" et on tourne en rond les dernières semaines, à passer et repasser en soupirant devant la chambre fin prête de Bébé que se trouve déspéremment vide ...

Du haut de mon unique expérience de maternité, ce scénario me chagrine. Nous avons la chance inouïe de nous voir offrir 9 mois d'attente entre la conception et la naissance de nos bébés. Outre leur rôle éminemment physiologique (tellement passionnant si on se penche sur les merveilleuses capacités de la nature de faire en si peu de temps quelque chose de si complexe), ces 9 mois nous permettent de "préparer la venue du bébé". Mais pourquoi entend-on tellement cela en termes si matériels ?
Il me semble parfois que ces préoccupations occultent le plus important: l'accueil affectif, social, psychologique de notre bébé. Les moments passés à "communiquer" avec son bébé in utero (si si, on peut !) ne sont pas des moments "perdus", ou destinés à tuer le temps lorsqu'on a rien d'autre à faire. Prendre le temps de faire connaissance avec son bébé est pour moi un des meilleurs préparatifs de sa venue, et ces 9 mois ne sont pas de trop pour "faire une place" à cet enfant dans nos vies, dans nos coeurs, et dans nos têtes. Nous ne sommes pas prêts à accueillir l'enfant seulement une fois que les derniers détails de décoration de sa chambre sont finis, ni lorsque le ventre commence à peser. Nous sommes prêts à l'accueillir lorsque nous ressentons que ce cheminement intérieur est arrivé à son terme: "Nous avons vécu une intimité ensemble au fur et à mesure de ta construction dans mon ventre. Maintenant, notre désir commun est de nous rencontrer à l'extérieur car tu es prêt à affronter le monde de dehors et moi à t'y accompagner".

Cette attente des 9 mois n'en est pas une. Je pense que ce temps donné n'est pas un boulet à traîner, une peine à purger pour avoir un bébé. C'est une chance donnée de faire connaissance avec quelqu'un d'exceptionnel. A l'heure où tout va de plus en plus vite, comment de pas se réjouir de se voir "contrainte à la patience". Une chance unique de prendre son temps...

Augustine est née en plein milieu d'un déménagement, dans un fouillis invraisemblable de cartons, ses habits éparpillés dans des sacs plastiques car pas eu le temps de les ranger et son petit lit démonté dans un carton.
Mais ne vous y trompez pas: j'étais prête à l'accueillir.
Dans mon coeur et dans ma tête, ton petit monde t'attendait.

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